J'ai saigné

Publié le par Marco Rugo

J'ai saigné
Blaise Cendrars


Mon classement : **(*) - Commentaire :

Ce court récit, le premier que j'ai lu de cet auteur suisse, est d'une puissance aussi forte que les méfaits de la guerre qu'il décrit. L'auteur écrit d'ailleurs que si l'esprit humain a pu concevoir l'infini, c'est que la douleur du corps humain est également infinie et que l'horreur elle-même est illimitée et sans fonds. Il précise que leurs hurlements égarés étaient plus ignobles que leurs chairs déchiquetées.

Le texte publié par les Editions Zoé dans leur collection MiniZoé, tiré de La Vie dangereuse, est un hommage à Mme Adrienne P... (qui s'appelait en fait Madame Berger). L'auteur écrit : Si je ne méprise pas absolument les femmes c'est que j'ai connu celle-là et rencontré deux, trois autres infirmières du même cran durant la guerre, qui toutes ont su payer de leur personne.

4e de couverture :
En 1938, celui qui publie son deuxième volume d'Histoires vraies, La Vie dangereuse, est connu et reconnu en tant qu'écrivain-reporter, aventurier au long cours: Blaise Cendrars fait partager à ses lecteurs des expériences vécues, il s'attaque à la réalité. Avec "J'ai saigné ", récit autobiographique du recueil La Vie dangereuse, Cendrars attire son lecteur au cœur du souvenir de Champagne, en 1915, dix jours après son amputation du bras droit. Sa vie lui a filé entre les doigts, mais il veut survivre. En 1938, alors que le carnage est prêt à recommencer, le poète témoigne de sa guerre, de sa peur de mourir et, de fait, de son humanité.
Postface de Christine Le Quellec Cottier



Extraits, tournures et expressions appréciés :


[...] les séquences du 75 qui tirait à bouche que veux-tu [...]

Ils n'en foutent pas une datte.

[...] et il y a de la fesse. Quant à la becquetance, elle est fameuse. [...] Mais chez les curetons tu seras bien soigné. Ne t'en fais donc pas. T'es verni.

[...] la pénultème marche [...]


J'y ai appris de nouveaux mots (dico) :

La cour de la tréfilerie
Des hommes couraient se carapater entre les monceaux de ferrailles qui s'éboulaient en les ensevelissant
Des portefaix
Ces embusqués qui font des turlupettes auprès des Dames de France
Et le galonnard, ha, parlons-en, mon colonel !
Je suis vanné
Et tu pourras te pagnoter
- Espèce de ballot [...] Tu ne voudrais pas une cibiche
Jusqu'au toit dont je devinais les massives solives
Je perçus un frissoulis de robes
L'étage supérieur avait été aménagé en lazaret de sang
La neurasthénie
On lui eût désigné sa cagna
Son visage était hâve
En sortir le drain
Une dose massive de pantonpon
L'autoclave
La moustache d'amadou
Faire risette




Présentation de l'auteur sur Wikipédia ou Evène. Un extrait tiré Du monde entier, au coeur du monde. Et pour les plus mordus, le site web du CEBC - Centre d'études Blaise Cendrars.


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